Le mécanisme de retenue
                 
Type 1
Type 2
Type3
Type 4
Type 5
Type 6
Type 7
Type 8
Type 9
1820
1822
1849
1850-52
1856-58
1860
1865
1880
1907


Mise à jour Mars 2013

I) Arithmomètres de 1850 (T1850) et de 1852 (T1852)


Sur les machines de 1850 et de 1852, la relation Roue/Dent est inversée. Ici, la roue de retenue est fixe. C'est la dent, située dans le prolongement du cylindre, qui va avancer et engrener avec la roue de retenue. Celle-ci est retenue par l'action conjointe (aussi !) d'une goupille de blocage (partie inférieure du levier) et d'une rampe hélicoïdale fixée sur la cadre. Au passage de 9 à 0, un petit plan incliné, placé sous le totalisateur, appuie sur le levier et provoque l'échappement de la goupille. La dent, poussée par le ressort, est encore retenue par la rampe hélicoïdale, mais en tournant, celle-ci  ne retient plus la dent, qui, libérée, va avancer et se positionner pour engrener avec la roue de retenue. Une roue conique montée sur le même axe transmet alors la retenue au totalisateur. En fin de rotation, la rampe force l'ensemble à retourner en position initiale.

Plan en coupe de T1850 (Brevet)

 

 

Détail du levier et de sa goupille deblocage
 
La dent de retenue de T1850-T1852
 


Vue des leviers sur T1850

 

Plans inclinés placés sous les cadrans des totalisateurs

 

II) Défaut du système

On va laisser parler Thomas !! Dans son brevet suivant N° 68923 de 1865, il écrit : 

« Dans les anciennes machines, la retenue se faisait par le moyen d'un double plan incliné d'acier, fixé au cadran, qui venait presser sur le levier de la retenue et la dégageait eu la faisant descendre verticalement; mais il arrivait que, si plusieurs plans inclinés de cadrans pressaient en même temps sur les leviers de retenue correspondants auxdits cadrans, ces leviers rendus durs à descendre par le nombre, au lien de descendre, faisaient lever la platine des cadrans, et l'engrenage des roues d'angle et des cadrans, rendu trop faible par la levée de la platine, donnait à ces cadrans des produits faux.
Pour obvier à cet inconvénient, on avait mis en communication avec le cylindre cannelé du milieu de la cage un crochet d'acier qui, aussitôt que la manivelle était mise en mou­vement, venait tomber sur la platine des cadrans et l'empêchait ainsi de se lever; ce crochet quittait la platine aussitôt que la manivelle revenait à son point de départ et permettait à la platine des cadrans de se lever et de glisser; mais il y avait un grand inconvénient à ce système de crochet: c'est que s'il arrivait qu'une cause d'arrêt intervint dans le tour de la manivelle, ce crochet ne dégrenant que lorsque la mani­velle est au point de départ, on ne pouvait lever la platine des cadrans, et il devenait très difficile, pour ne pas dire im­possible, de remédier à la cause d'arrêt ».

 

Crochet sur T1852

 

 

III) Sources

 

"Brevet 6261 du 8 décembre 1850"

 

 

Extrait :

« Tous les cylindres Y, Y, Y, etc.(fig. 4, 5, 6, 7, 8 et 12) du multiplicande, y compris celui H du multi­plicateur, ont, à une de leurs extrémités, une roue d'angle de vingt dents, et toutes ces roues engrènent dans autant de roues d'angle semblables fixées sur un même arbre O O O (fig. 4, 5, 6 et 8). A l'extrémité droite de cet arbre est une roue d'angle engrenant dans celle de l'arbre de la manivelle N ( fig.  4, 6 et 8).

A l'autre extrémité des cylindres Y, Y, Y, etc. et de H (fig. 4), il y a un système d'engrenage pour opérer les retenues. Les dents mobiles ou doigts K, K, K, etc.(fig. 4, 5, 6, 7, 8 et 12), ne se trouvent en prise, pour engrener avec les roues des dix dents Z, Z (fig. 7) , que pour produire les retenues.

Pour obtenir cet effet, des ressorts à boudin, placés entre les doigts K, K et les cylindres, comme on le voit fig. 12, poussent ces doigts de façon à ce qu'ils puis­sent rencontrer, dans leur mouvement circulaire, les roues de retenue Z, Z., etc., fixées par des ressorts (fig. 7), ce qui ne peut avoir lieu que lorsque les ca­drans ont passé de 0 à 9 ou de 9 à 0 ; car alors, les petits doubles plans inclinés U, U (fig. 3 et 6), en pressant sur les leviers L (fig. 9), permettent aux res­sorts à boudin de faire descendre les doigts K, K (fig. 4, 5, 6, 7, 8 et 12), ce qu'ils ne pourraient faire étant retenus par la petite goupille l du levier L ( fig. 9).

Les ressorts à boudin étant détendus, et les petits doigts K, K descendus, lorsqu'on fera tourner les cylindres au moyen de la manivelle N, les petits doigts K, K, etc. rencontreront les roues de retenue Z, Z, Z, etc., et les feront tourner d'une dent, ce qui fera tourner les cadrans d'un chiffre; puis après, les petits doigts K,K, etc., continuant leur mouvement circulaire, rencontreront sur leur passage les petits plans inclinés t (fig. 4, 5, 6, 7 et 10), fixés sur la platine (fig. 7), qui les feront remonter à leur place primitive, et alors ils seront retenus dans cette posi­tion par la goupille l du levier L (fig.9). Maintenant, les doigts étant remontés dans cette position, si l'on fait tourner les cylindres, ces doigts passeront devant les roues de retenue Z, Z, Z, etc.(fig. 7), sans les faire tourner.

C'est ici le cas d'expliquer pourquoi on a entière­ment coupé onze dents des cylindres Y, Y, Y (fig. 4 et 8). Pour opérer les retenues, il faut que chaque cylindre puisse recevoir la retenue après avoir pro­duit son chiffre; pour que cela puisse avoir lieu, il faut que les retenues se fassent successivement l'une après l'autre: il a donc fallu que celles des dixaines se produisent avant celles des centaines, celles des cen­taines avant celles des mille, et ainsi de suite; c'est pourquoi il faut placer les cylindres Y, Y, Y (fig. 4), de manière à engrener avec les roues A, A, A, etc. du multiplicande, les unes après les autres : alors, les cylindres Y, Y, Y, etc., et leurs doigts K, K, etc., se trouveront placés, les uns par rapport aux autres, comme ils sont représentés fig. 4 et 7. »

 

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2013