Multiplicateur et Quotient
Multiplicateur / Quotient à un chiffre
Multiplicateur / Quotient à plusieurs chiffres
Roue
Curseur
Aiguille
Aiguilles
Lucarnes
1820
1822-1848-1850
1856
1851
1855-1907

Mise à jour Mars 2013

I) les compteurs de tours à lucarne (1855-1907)


En 1855, à l'Exposition universelle de Paris, Thomas de Colmar sort le grand jeu ! Il présente un arithmomètre géant aux allures de piano. La machine est impressionnante ! Le meuble, peut-être construit par Tahan, est à lui seul un petit bijou. La machine a une capacité de 30 chiffres, ce qui est exceptionnel à l'époque. Elle fit tant impression qu'elle en marqua l’esprit même de Jules Verne dans un de ses romans visionnaires écrit en 1863 : « Paris au XXe siècle ».

Le piano arithmomètre de 1855
Vue de la platine mobile


Extrait :

« … Pour commencer votre apprentissage, vous serez attaché à la machine N° 4. Michel se retourna et aperçut la machine N° 4. C’était un appareil à calculer. Il y avait loin du temps où Pascal construisait un instrument de cette sorte, dont la conception parut si merveilleuse alors. Depuis cette époque, l’architecte Stanhope, Thomas de Colmar, Maurel et Jayet, apportèrent d’heureuses modifications à ce genre d’appareils. La maison Casmondage possédait de véritables chefs-d’œuvre ; ses instruments ressemblaient, en effet, à de vastes pianos ; en pressant les touches d’un clavier, on obtenait instantanément des totaux, des restes, des produits, des quotients …..on le voit, il entrait dans une maison de banque qui appelait à son aide et adoptait toutes les ressources de la mécanique. D’ailleurs, à cette époque, l’abondance des affaires, la multiplicité des correspondances, donna aux simples fournitures de bureau une importance extraordinaire. » / Jules Verne


La communauté scientifique est enthousiaste ! L'Abbé Moigno, toujours lui ! écrit, en Juillet 1855, un bel article dans la revue Cosmos sur « l'arithmomètre géant de M. Thomas de Colmar, N° 1088 du catalogue, nef centrale du Grand Palais, près du phare de l'administration » :


"Ce que nous trouvons de plus remarquable dans l'apparition de l'Arithmomètre géant de l' Exposition universelle, c'est qu'alors qu'il semblait extrêmement difficile de lui faire réaliser tous les avantages des petites machines plus faciles à construire, M. Thomas de Colmar ait osé aborder des perfectionnements nouveaux.
Ainsi, les nombres de tours de manivelle se montrent dans des lucarnes spéciales, et comme ces nombres sont toujours plus petits que 9, ils se montrent tels qu'ils se sont produits dans les multiplications et les divisions partielles successives, de sorte qu'après la multiplication faite, la série de ces nombres représente le multiplicateur et devient, par sa seule présence, un témoin authentique, une preuve irrécusable de la vérité, de la bonté de l'opération ; qu'après la division achevée, il donne le quotient, sans qu'on ait eu besoin d'enregistrer à part ses chiffres successifs, à mesure qu'ils ont été obtenus." / Cosmos, 13 juillet 1855, page 44

 

 

B) Généralisation des compteurs de tours à lucarne (1858-1907)

Vers 1858, Thomas intègre le dispositif sur ses modèles de série. Techniquement, ce n'était pas si facile à faire, car le chariot était déjà truffé de rouages et de ressorts ! Pour ranger tout ce beau monde sans modifier la taille de la machine, Thomas dut augmenter l'épaisseur de la platine du chariot et travailler sur plusieurs "couches". De la sorte, les pièces pouvaient se chevaucher partiellement sans se gêner dans leurs fonctions respectives !
Notons ici que la datation reste difficile car on ne dispose que de très peu de documents couvrant la période 1855-1860 . Il est communément admis dans la littérature que 1858 correspond à la date d'introduction des lucarnes de quotient sur les modèles de série. Quand on essaye de remonter à la source bibliographique, c'est dans un texte de Sébert, daté de 1879 que l'on trouve l'information.

« ... C'est ce perfectionnement qui se trouve dans les machines actuelles; il n'a, d'ailleurs, été réalisé que vers l'année 1858, et de la façon suivante. Sous chaque lucarne du petit compteur, existe un cadran indépendant, monté sur une roue dentée de 18 dents. Chaque cadran porte, à droite et à gauche, la série de chiffres 1,2,3 etc., jusqu'à 9, le chiffre 9 étant commun aux deux séries. Chaque roue dentée, lorsqu'on déplace la platine mobile, vient, à son tour, engrener avec une roue qui se meut, tantôt dans un sens, tantôt dans l'autre, suivant le sens de la marche de la machine et qui avance d'une dent à chaque tour de manivelle. Chaque cadran indique donc le nombre de tours faits par la manivelle, en tenant compte du rang des unités sur lesquelles on opère, mais ne peut marquer plus de 9 tours, à moins de décompter après le neuvième.» / BSEIN, 1879, pages 404-405



T1858
Sn 16
 
 
T1860
Sn 52
 
T1865
Sn 1164
 
Payen P2
Sn2684
 
Payen P4
Sn 1(1709)


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2013