Mécanisme de déplacement du chariot

Mise à jour Mars 2013

I) Déplacement mécanique du chariot


Dans le brevet n°138912, en date du 29 septembre 1880, Thomas de Bojano décrit un mécanisme servant à décaler automatiquement le chariot, par crans successifs, chaque fois que l'on fait faire un tour à la manivelle dans le sens inverse des aiguilles d'une montrel. Sur l'ensemble des machines répertoriées dans la base de données, aucune ne possède ce mécanisme, sauf l'arithmomètre portant le numéro de série 1303.

                                                                                                           

SN 1303


Vue latérale du système de levier dans le brevet de 1880


Vue latérale du système de levier sur S/n 1303 (1875-1880)

                   

Vue arrière sur S/n 1303 (Circa 1875)

 

 

II) Les indices

► Le bouton en ivoire se replie dans le prolongement de la manivelle, contrairement aux modèles classiques, qui se plient à gauche. C'est logique, puisque la manivelle doit pouvoir tourner dans les deux sens !

► Une lamelle métallique vient aider au repositionnement de la manivelle quel que soit le sens de rotation.

                              

Nouveau système (sur machines à 20 chiffres)
Système classique

 


Document source
Brevet N° 138912 de 1880

Extrait ...

Propulseur. - Afin de rendre plus facile le maniement des grandes machines de 20 chiffres, on a imaginé un mécanisme qui sert à déplacer automatiquement la platine mobile par crans successifs, chaque fois qu'on fait faire un tour à la manivelle en sens inverse du mouvement habituel.

La platine se déplace vers la droite si le bouton d'embrayage est placé à l'addition, et vers la gauche s'il est disposé pour la soustraction.

L'axe vertical f (fig. 5), de la manivelle, est monté dans deux colliers qui lui permettent de se déplacer légèrement de haut en bas, et il tourne dans deux canons de laiton, qu'il peut alternativement entraîner avec lui au moyen d'un embrayage convenable, suivant qu'il tourne dans un sens ou dans l'autre.

L'un de ces deux canons, placé à la partie supérieure, porte le pignon moteur de l'arbre de transmission; il n'est entraîné, par la manivelle que lorsqu'elle tourne dans le sens direct.

Le second pignon, placé au-dessous, porte un pignon semblable, disposé en sens inverse, qui commande les organes de propulsion;  il n'est entraîné que lorsque la manivelle tourne en sens inverse du mouvement habituel.

L'organe d'embrayage qui produit ce résultat consiste dans un petit anneau d'acier, rivé à l'arbre entre les deux canons. Cet anneau porte deux entailles, disposées en sens inverse et dans lesquelles peuvent s'engager deux tenons de forme correspondante, qui sont en saillie sur la tranche des canons. Il résulte de cette disposition que, si la manivelle tourne dans le sens habituel, l'arbre se tient légèrement soulevé et le tenon du canon supérieur reste engagé dans l'anneau à entailles, qui l'entraîne avec lui.

Mais si l'on imprime à la manivelle un mouvement de rotation en sens inverse, l'entaille supérieure, appuyant sur la partie du tenon qui forme plan incliné, fait descendre légèrement l'arbre, de telle sorte que le tenon du canon inférieur vient s'engager dans l'entaille inférieure de l'anneau fixé sur l'arbre moteur, et c'est ce canon inférieur qui, à son tour, est en­traîné.

Si ensuite on tourne de nouveau la manivelle dans le sens direct, le plan incliné qui forme le tenon inférieur agit pour faire remonter l'arbre et remettre en prise l'entaille et le tenon supérieurs.

Cette disposition a conduit à supprimer la roue à rochet montée sur l'axe moteur des machines ordinaires; mais pour empêcher les cylindres de tourner éventuellement en sens inverse du sens normal, on a placé une nouvelle roue à rochet B (fig. 6), sur l'extrémité de l'axe du premier cylindre cannelé contre la platine postérieure de la cage.

Lorsque le pignon inférieur est mis en mouvement, il com­mande, par l'intermédiaire d'un second pignon semblable, un arbre horizontal C (fig. 5), sur lequel se trouvent montés un excentrique D (fig. 5), une roue à rochet A et une roue E (fig. 5 , 6,  7), dentée sur la moitié de sa circonférence et portant huit dents.

L'excentrique D, en tournant par l'intermédiaire d'un galet d (fig. 5), qui a pour but de rendre le mouvement plus facile, soulève un levier F, dont l'extrémité recourbée arrive sous le bord de la platine mobile et la soulève d'une quantité suffisante pour dégager les dents des roues de cadrans.

Dans ce mouvement de bascule de la platine, une crémail­lère G (fig. 5 et 7), fixée obliquement contre la face postérieure de la platine, vient se mettre en prise, soit avec une roue dentée h, soit avec une roue semblable H', suivant que la machine est disposée pour l'addition ou pour la soustraction.

Ces deux roues sont montées, à cet effet, sur des canons capables de glisser d'avant en arrière sur les axes qui les portent.

Un levier I (fig. 6), porte deux tenons qui s'engagent dans les gorges ménagées sur ces canons; il peut pivoter autour d'un axe central, de façon à pousser simultanément l'une des roues en arrière et l'autre en avant.

Ce levier reçoit son mouvement d'une bielle articulée J (fig. 5 et 6), qui est montée sur la règle d'embrayage g.

Enfin la roue E est placée de façon à être toujours rencontrée par les dents de la roue H, lorsque celle-ci effectue un tour entier, le déplacement qu'elle reçoit, dans la direction de son axe, par l'action du levier I étant moindre, à cet effet, que l'épaisseur de cette dernière.

Il résulte de cette disposition que, lorsque la manivelle fait un tour en sens inverse du sens habituel, la roue F fait un tour entier; elle fait avancer la roue H de huit dents, et de huit dents en sens inverse la roue H’..

Suivant que la machine est disposée pour l'addition ou la soustraction, la crémaillère G avance alors de huit dents vers la droite ou vers la gauche, et les dimensions des dents sont calculées de façon que ce déplacement corresponde précisément à l'intervalle de deux cadrans consécutif de la platine mobile.

Cette platine avance donc d'un cran dans le sens conve­nable, à chaque tour en sens rétrograde de la manivelle, et à la fin de chaque tour par l'effet de l'excentrique D, qui cesse de soulever le levier E; cette platine retombe en place, le tenon s'engageant automatiquement dans une des entailles de la platine intermédiaire de la cage; les bords de ces entailles sont d'ailleurs chanfreinés pour faciliter l'entrée de ce tenon.

Un galet K (fig. 7), porté par une petite chape montée à l'extrémité d'un ressort d'acier L, appuie contre les dents de la roue H et empêche celle-ci de dépasser par lancé 1a position dans laquelle elle a été amenée par la roue E.

 

 

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2013