Modélisation et construction de l’arithmomètre Thomas 1820

Présentation de la machine

 


Aspect général

 Deux plaques de cuivre (fig. 8 et 9) assemblées par quatre colonnes, forment la cage principale (fig. 6 e 7), dans laquelle sont renfermés trois systèmes de mouvement, celui du multiplicateur, celui du multiplicande et enfin celui des retenues.
A l'extérieur de cette cage et au revers de la plaque (fig. 10) est adaptée une seconde cage (fig. 3 et 4) appelée chariot, parce qu'elle se meut de droite à gauche, et réciproquement, traînant avec elle tout son système de mouvement. Ce chariot renferme des cadrans montés sur des arbres à pivots, sur lesquels sont gravés des chiffres pour indiquer les résultats des opérations. »


Fonctionnement de la machine

« Supposons qu'on veuille multiplier 2907 par 3068, on commence par poser, en tournant les boutons  f' (fig. 1) tous les chiffres à zéro, en cas qu'ils eussent été dérangés ; on tire le bouton e' à multiplication , on pousse les bouton q’ aux chiffres indiqués par le multiplicande, ainsi qu'ils sont déjà posés sur les fentes p (fig. 1); on pose ensuite la cheville g (fig. 1, 13 et 14 ), sur le chiffre 8 du multiplicateur e (fig. 1), et on tire alors le cordon de soie , jusqu'à ce que cette cheville s'arrête à zéro. Ce mouvement fait tourner la roue c (fig. 7 et 9), quatre fois, et celle-ci fait faire huit tours aux cylindres i (fig. 2 et 7), et comme les roues k (fig. 2 et 6), ont été menées par les boutons q’ (fig. 1), aux points où les cylindres n'avaient que le nombre de dents indiqué par les chiffres sur lesquels ils sont placés, il est clair que ces roues ont fait huit fois autant de crans que chaque cylindre avait de dents. Comme, sur les mêmes arbres, il existe de semblables roues, qui engrènent dans celles des cadrans du chariot, ces di­vers mouvements ont été transmis aux cadrans qui ont., successivement montré les chiffres correspondant au nombre de crans faits par chaque roue, et toutes les fois, en passant sur un zéro, les petites chevilles t (fig. 2 et 4), ont tendu les ressorts à boudin, et les cliquets s (fig. 2, 18, 19, 21 et 24), ont aussitôt empêché les ressorts de se détendre et ont gardé, par ce moyen, les roues p (fig. 2, 6 et 18),  dans la direction de la dent isolée des cylindres, pour que, ceux-ci leur fissent faire un cran à chaque révolution quand il fallait exercer une retenue.

Les bras, ou chevilles v (fig. 2), détendent immédiatement les ressorts de manière qu'à chaque révolution les roues formant les retenues désengrènent : par ce moyen, à chaque passage de zéro, une dizaine se trouve ajoutée au chiffre de gauche: Les cadrans montrent donc le nombre 23,256, qui est le produit de, 2907 par huit.
Le dernier chiffre à droite du produit ne devant plus participer à aucun mouvement, on tire, ainsi qu'il a été dit, le chariot de gauche à droite, pour dégager le dernier cadran, qui porte le chiffre 6, lequel est, par conséquent, remplacé par celui qui porte le chiffre 5; celui-ci l'est par l'autre, et ainsi de suite.

Cette opération terminée, on en fait une semblable pour multi­plier par six, qui sont les dizaines du multiplicateur, c'est-à-dire qu'on pose la cheville sur 6, et qu'on tire le cordon , ce qui donne la multiplication de 2908 par six, et comme les cadrans portent déjà la somme de 23,256 le produit de la nouvelle mul­tiplication s'ajoute à cette somme, seulement aux quatre chiffres de gauche, ce cinquième ou l'unité ayant été désengrené; ce qui donne un produit de 197,676, qui est le résultat de la multiplica­tion de 2907 par 68.
On continue ainsi son opération, qui, comme on le voit, est absolument la même qu'en arithmétique.
Le troisième chiffre du multiplicateur étant un zéro, on n'a rien à faire pour ce chiffre, seulement, avant de multiplier par le quatrième chiffre 3, qui est ici le dernier, on fait avancer de deux crans le chariot pour désengrener les trois chiffres de droite, afin que le produit des mille s'ajoute à la somme déjà obtenue, à partir des mille ou du quatrième chiffre, comme cela se pratique dans le calcul ordinaire. L'opération terminée, on voit le produit total de la multiplication de 2907 par 3068, qui est de 1,069,776

 

Il en sera de même de toutes les opérations d'arithmétique. »

~

 

www.arithmometre.org
2007