Brevet 1849 (Addition)
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Certificat d'addition (Perfectionnements)
Un brevet d’invention pour une machine à calculs appelée Arithmomètre a été délivré à Monsieur Thomas, de Colmar, le 6 juillet 1849 pour une durée de 15 ans. L’invention originaire de cette machine remonte déjà à l’année 1820 ainsi que le constate le brevet qui avait été délivré à Mr Thomas le 23 janvier 1821. Jusqu’alors, malgré les recherches et les travaux auxquels s’étaient livrés les hommes les plus éminents, pendant l’espace de 200 ans, aucune machine multipliant plusieurs chiffres à la fois, n’avait pu être trouvée. Le problème résolu, Mr Thomas a travaillé avec persévérance au perfectionnement de sa machine à calculer, et ce n’est qu’après trente années d’essais nombreux qu’il est parvenu à résoudre la difficulté de pouvoir par la modicité du prix mettre sa machine à la portée de toutes les classes et en faire un objet d’utilité publique.
Description des perfectionnements Dans la machine brevetée le 6 juillet dernier, le mécanisme consiste en des rouleaux ou cylindres cannelés transmettant le mouvement à des pignons qui le communiquent aux roues des cadrans. Dans la machine perfectionnée, les cylindres cannelés sont remplacés par des cylindres à anneaux circulaires qui transmettent directement le mouvement aux roues des cadrans ; Ainsi se trouve supprimé l’emploi des pignons d’engrenage que nécessitaient les cylindres cannelés. Cette roue sert à donner le mouvement aux cadrans qui sont les mêmes que ceux de la machine primitive.
Forme des cylindres Neuf sections d’anneaux sont fixées en saillie autour de chaque cylindre, le coupent transversalement à angle droit et à égale distance les uns des autres.
Mouvement La machine est recouverte par une platine percée de trous qui communiquent sur la longueur de chaque cylindre. En introduisant dans ces trous une cheville, comme chaque section d’anneau commence par un plan incliné, en tournant le cylindre ce plan incliné frotte contre la cheville et fait avancer le cylindre vers la roue du cadran qu’il engrène et qu’il force de tourner tout le temps que la cheville reste engagée derrière l’anneau.
Des retenues Les retenues s’opèrent de la même manière que dans la machine à cylindres cannelés, mais par un moyen en harmonie avec les plans inclinés (Figures 1 et 2) Afin d’éviter que les cadrans, livrés à eux-mêmes au moment du point d’arrêt, ne dépassent par la force acquise le chiffre indiqué, on a adopté à l’extrémité de chaque cylindre un anneau entier qui enveloppe toute la circonférence. Un(e) petit(e) équerre à la façon des mouvements de sonnettes est fixé(e) sur la sur la platine de manière à ce que qu’une des branches puisse s’abaisser entre deux dents de la roue et l’autre glisser au moyen d’une fente sur l’anneau.
Autre perfectionnement On peut appliquer une troisième espèce de cylindres qui ne sont ni cannelés ni avec des anneaux. Les neufs chiffres sont produits par des pleins et des vides ; Ce sont des cylindres dont la circonférence est parfaitement unie ; une plaque de cuivre de deux millimètres d’épaisseur est appliquée sur les 9/20èmes de la circonférence. Quand le bouton du multipliant est poussé sur l’un des neufs chiffres et que le cylindre commence à tourner, l’épaisseur de la plaque de cuivre force le bras qui a été poussé sur un chiffre de se lever de deux millimètres ; Ce mouvement fait engrener le cylindre dans la roue qui communique le mouvement aux cadrans, et fait en même temps lever un petit bras qui retient cette roue au repos.
Des retenues Les retenues s’opèrent de la même manière qu’avec les cylindres à anneaux. Après la place de la neuvième marche du cylindre, il y a une marche placée à la douzième partie du cylindre, c'est-à-dire à son extrémité qui sert pour la retenue, un bras qui glisse sur la dixième division du cercle est poussé en cas de retenue à la douzième division où il est levé par cette marche qui produit une unité, et un plan incliné pratiqué sur le cylindre repousse ce bras à sa dixième division. Pour le mécanisme de cette sorte de cylindres, il faut un arbre carré de plus que pour celui des cylindres à anneaux. Cet arbre carré porte trois bras nécessaires pour les mouvements ; Le premier peut glisser le long des 9/12ème du cylindre pour opérer les chiffres de 1 à 9. Un second bras est en face de la dixième division du cylindre pour opérer le retenue ; Son mouvement est limité de la 10ème à la 12ème division pour le mettre hors d’atteinte de la marche qui produit la retenue. Lorsque le ressort fait retomber les bras, la poulie recule, désengrène et remet tout au repos.
Le reste du mécanisme est le même des autres machines. Celle-ci a été confectionnée avant celle des cylindres à anneaux ; Les anneaux sont un perfectionnement plus avantageux. Voir les dessins
Perfectionnement d’une autre nature Machine pour l’addition et la soustraction seulement
Une platine de 4 ½ cm sur 7 ½ cm contient en dessous un cadran sur lequel sont tracés les dix chiffres de 0 à 9 ; Entre le zéro et le neuf est une cheville que fait sauter d’un dixième un autre cadran afin d’opérer les retenues à chaque tour, ce qu’on obtient par une roue divisée en en dix dents d’étoiles ; un sautoir placé entre deux dents fait arrêter le cadran à chaque chiffre. Sur la platine sont marqués dix points ; Une petite manivelle menée par le doigt d’un point à l’autre fait voir les chiffres par une petite lucarne pratiquée dans les platines. Pour l’addition, on tourne la manivelle de gauche à droite et pour la soustraction de droite à gauche ; Pour opérer il n’y a qu’à tourner la manivelle du point où elle se trouve en passant sur autant de points que le chiffre a d’unités ; Si l’on veut ajouter « Un » à un chiffre quelconque, on passe au point suivant ; Si on veut ajouter neuf, on passe neuf points. Pour faciliter l’opération, on a marqué des traits entre les points ; Un trait part de chaque point et s’arrête au troisième point ; D’autres traits coupent le cercle en deux pour indiquer les « cinq ». Les « trois » et les « cinq » étant indiqués par des traits, les « quatre » et les « six » se trouvent très facilement, ainsi que les « sept », « huit » et « neuf », Il suffit d’avoir fait deux ou trois additions pour en avoir l’habitude. Mais celui qui se sera appliqué pendant quelques temps fera les additions les plus longues et les plus fatigantes avec promptitude. Faites pour un chiffre, ces petites machines peuvent servir de marques pour différents jeux tel que le wist, le piquet, on obtient 99 points ; Si on veut aller plus loin, on peut marquer les centaines à part. (Figures 6 et 7)
Perfectionnement de ce premier mécanisme On a vu que les reports ne pouvaient se communiquer qu’à un seul chiffre de gauche ou de dizaines que pour additionner des sommes de plusieurs chiffres. Il fallait comprendre les retenues, indiquées par le mémento, dans l’addition des chiffres de gauche, faute de communication entre les chiffres qui composent une somme. En ajoutant à ce mécanisme une roue intermédiaire, on établira la communication entre plusieurs chiffres, en mettant sous chaque cadran une roue dentée qui engrène avec une pareille roue laquelle porte un doigt ayant double longueur du diamètre de la roue ; Ce doigt est placé de manière à faire avancer ou reculer d’une dent l’étoile du cadran de gauche ; Toutes les fois que l’on passe du 9 au 0 ou du 0 au 9, le report s’opère sur la dizaine. La double longueur du doigt laisse le cadran de gauche libre de telle sorte que le mouvement ne puisse se transmettre de gauche à droite, mais seulement de droite à gauche. Comme ce doigt a une double longueur, il a une double vitesse qui pourrait faire sauter deux dents par sa force acquise. On a établi des sautoirs ou volets d’un double effet ; Pendant que d’un côté le sautoir est enlevé, d’un autre côté une pointe s’abaisse entre deux dents ; Si le coup est trop fort, une des roues heurte la pointe et arrête la course de la roue.
Fait double à Paris le 28 décembre 1849
Thomas
* Document transcrit à partir du brevet manuscrit par Valéry Monnier, France 2006
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2013